Que penser en prison ?/ L’expression, un enjeu collectif
Janvier 2014
Publié par , le 4 novembre 2019.
Sommaire
"Réflexion"
4 - Éditorial
La question de Dédale
5 - QUE PENSER EN PRISON ?
La prison prend de plein fouet la lourde tendance contemporaine à remplacer la pensée par un système de procédures vides. Il s’agit en fait d’un retrait dramatique du politique. Restaurer cette dimension dans le champ carcéral exige que toutes les personnes que la peine met aux prises les unes avec les autres se pensent comme productrices de droit.
Les entretiens
12 - LA PENSÉE À TORT ET À TRAVERS
Entretien avec Frédéric Gros, professeur de philosophie
Aujourd’hui la véritable fonction sociale de la prison (neutraliser les petits délinquants) est laissée impensée. Penser la prison semble vouloir dire « penser la grande délinquance », mais c’est sans intérêt. L’approche réelle de la prison, néolibérale, soucieuse du risque, n’a, quant à elle, aucune considération pour la pensée.
Reste qu’on peut penser avec les personnes détenues.
15 - LA PEINE DE PENSER
Entretien avec Philippe Pottier, directeur de l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP)
Si la prison n’est pas un lieu où l’on pense, alors elle n’a aucun sens. Mais, généralement, ce qui retient l’attention
n’est pas le propre de la prison et pourrait aussi bien concerner n’importe quel lieu clos, comme l’hôpital, par exemple. Le propre de la prison est la peine – c’est la peine qui doit y être pensée.
18 - IRRÉDUCTIBLE PENSÉE
Entretien avec Anne Lécu, médecin en milieu pénitentiaire
La prison n’est pas un lieu pour penser, elle est même liée d’une manière essentielle à tout ce qui, dans notre société, empêche la pensée. Mais il y a la « Grande Liberté », comme Nietzsche parlait de la « Grande Santé », une liberté que rien ne saurait atteindre et qui est capable de rouvrir le champ de la pensée même dans des lieux
construits contre elle.
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"Action"
ÉDITORIAL
EXPRESSION COLLECTIVE DES PERSONNES DÉTENUES : QUEL RÔLE POUR LES ASSOCIATIONS ?
Rencontre avec Cécile Brunet-Ludet, autour de l’expérimentation qu’elle a menée au sein de l’administration pénitentiaire et du rôle que peuvent jouer les associations dans le développement de l’expression collective des personnes détenues.
RECUEILLIR LES POINTS DE VUE DES PERSONNES PLACEES SOUS MAIN DE JUSTICE
Entretien avec Didier Giroud, consultant indépendant dans le secteur social et médico-social
Didier Giroud a été sollicité pour organiser des tables rondes avec des personnes placées sous main de justice, en détention et en milieu ouvert,
dans la perspective de la Conférence de consensus sur la prévention de la récidive, le 14 février 2013.
LA CROIX-ROUGE À L’ÉCOUTE DES DÉTENUS
Entretien avec Rosine Duhamel, responsable de la plate-forme d’écoute téléphonique Croix-Rouge Écoute
Depuis 2009, le numéro vert national de la Croix-Rouge Ecoute permet aux personnes incarcérées de trouver, au sein de la prison, un espace
d’expression individuelle et de soutien psychologique ponctuel.
DONNER LA PAROLE AUX PRÉVENUS
Entretien avec Hélène Castel, présidente de l’association La parole est à l’accusé (Lapac) et Geoffroy Valadon, cofondateur de La Rotative et membre associé de Lapac
Lapac fait le double constat de l’importance fondamentale que revêt la capacité du prévenu à s’exprimer lors de son procès pénal, mais aussi de toute la difficulté de cette prise de parole, à laquelle ne préparent ni les conditions de détention ni, le plus souvent, le vécu des personnes.
L’association mène actuellement un projet-pilote à la maison d’arrêt de la Santé.
UN ATELIER D’EXPRESSION CITOYENNE À FOREST (BELGIQUE)
Entretien avec Juliette Béghin et Cédric Tolley, animateurs de l’atelier, association Bruxelles Laïque
Dans l’objectif de faire valoir la parole des personnes détenues dans l’espace public, un atelier d’expression citoyenne a été expérimenté pendant
neuf mois à la prison de Forest, près de Bruxelles. La mise en pratique d’une méthode originale fondée sur les principes d’égalité, d’autonomie et
de « capacitation » ont donné lieu à une expérience peu commune dans le milieu carcéral.
L’OPÉRATION « ÉCRIRE ENFERMÉ »
Francis Fehr, cinéaste et initiateur de l’opération « Écrire enfermé »
Récit d’une expérience singulière d’un atelier d’écriture, au centre de détention de Liancourt, qui débouche sur un concours de scénario,
la réalisation d’un film puis la publication d’un livre...
LES DROITS D’EXPRESSION INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE DE LA PERSONNE DÉTENUE
Malgré la reconnaissance progressive de droits fondamentaux aux personnes incarcérées, l’administration pénitentiaire bénéficie toujours
de certaines prérogatives générales limitant la liberté d’expression des personnes dont elle a la charge, en contradiction avec les textes
européens qui n’admettent des restrictions que si elles sont strictement justifiées.
LE TACT DANS L’AUDACE
Observatrices, facilitatrices, participantes...! : les associations s’interrogent sur la place qu’elles souhaiteraient occuper au sein des futurs dispositifs pénitentiaires favorisant l’expression collective des personnes détenues. Ils devraient voir le jour
avec la publication prochaine du dernier décret d’application de la loi pénitentiaire.