Lors de son conseil d’administration du 11 juin, la FARAPEJ a décidé d’apporter son soutien à la mobilisation des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) en cours depuis le mois de février. Cette mobilisation exprime un besoin de reconnaissance et de moyens pour la filière d’insertion et de probation. La filière SPIP regroupe actuellement 3.600 fonctionnaires du ministère de la justice qui suivent 78.000 personnes écrouées et plus de 172.000 personnes en milieu ouvert, soit 250.000 personnes sous main de justice. Les missions des SPIP se sont très largement développées ces dernières années, tant en milieu ouvert que fermé, encore récemment avec l’adoption de la réforme pénale d’août 2014.
La FARAPEJ est consciente et particulièrement soucieuse du fait que la mobilisation des SPIP affecte les personnes détenues comme les personnes suivies en milieu ouvert et entrave l’action des associations en détention (les associations adhérentes nous informent régulièrement que leurs actions sont perturbées par la mobilisation).
Pour autant, nous n’en sommes pas moins convaincus que la mobilisation actuelle manifeste une exaspération profonde et ancienne de services pénitentiaires d’insertion et de probation en tension, parfois à bout, auxquels les moyens ne sont suffisamment pas donnés pour réaliser correctement leur missions. Il y a plus de dix ans, un rapport de la Cour des Comptes soulignait déjà que cette mission ne se cantonnait pas à la garde des prisons. Le cœur de la réforme pénale de 2014 est
l’individualisation de la peine lors de son prononcé et de son exécution. Les SPIP sont au cœur de cette individualisation, charnière entre magistrature et monde associatif en matière d’individualisation, de l’aménagement de la peine à la mise en œuvre d’un accompagnement social individualisé.
La FARAPEJ souhaite que les négociations en cours au ministère et à la direction de
l’administration pénitentiaire aboutissent à brève échéance et que la véritable prise en considération des SPIP permette de lever l’un des freins aux réformes engagées ces dernières années.