Cette année 2004 le Groupe National de Concertation Prison a retenu comme thème « A qui profite la prison ? » avec en filigrane la question du sens de la peine.
Malgré une baisse conjoncturelle du nombre de personnes détenues, la France a connu ces dernières années une forte inflation carcérale. En effet, depuis l’année 2001, le nombre de personnes détenues ne cesse d’augmenter. 49 364 personnes écrouées au 1er juin 2001, 64 451 au 1er juin 2004, soit une augmentation de 30,5 %. Parallèlement, le nombre de places de prison reste constant : environ 49 695 places, entraînant par voie de conséquence une surpopulation dans nombre d’établissements pénitentiaires et des conditions de détention déplorables. Parmi les personnes incarcérées, 34,6 % ont le statut de prévenu (personnes non encore jugées). La délinquance a-t-elle donc aussi fortement augmenté ces dernières années ?
Malgré les cris d’alarme lancés par les représentants associatifs, les parlementaires, le conseil de l’Europe, les magistrats continuent à incarcérer de plus en plus pour des durées de plus en plus longues. Les politiques pénales se durcissent, la prison devient un moyen de régulation sociale, au détriment des possibilités de réinsertion des individus. Or nous affirmons que la sanction, au-delà de sa fonction pénale, doit permettre à la personne condamnée de comprendre les règles de la société et, à partir de là, de retrouver une autonomie. Si nous nous accordons pour dire que tout délit ou crime doit être sanctionné, que les victimes doivent obtenir réparation, l’incarcération est-elle la seule solution ? De nombreuses peines alternatives fondées sur la responsabilisation de l’individu et la réparation du préjudice com-mis existent dans la législation française. Pourtant, elles restent peu utilisées. Dès lors, on est en droit de s’interroger : à qui profite la prison ?
Lien de téléchargement en bas de la page
SOIRÉE - DÉBAT « A QUI PROFITE LA PRISON ? » - le sens de la peine -
Mardi 23 novembre 2004
ASIEM - Maison Le Bon conseil
6 rue Albert de Lapparent
75007 PARIS
Métro : Ségur, Sèvre Lecourbe
De 19h30 à 22h30
1ère partie Table ronde
– Mr Guy AURENCHE, ACAT (Action des Chrétiens pour l’abolition de la Torture)
– Mme Marie BROSSY-PATIN, représentante du GNCP
– Mr Philippe COMBESSIE, sociologue
– Mr Nicolas FRIZE, Ligue des Droits de l’Homme, compositeur, auteur du livre « Le sens de la peine »
– Mr Michel HUNAULT, député européen
– Mr Antoine LAZARUS, Groupe Multi professionnel Prison
2ème partie : débat avec la salle
Animateur : Christophe HONDELATTE
Si nous nous accordons pour dire que tout délit ou crime doit être sanctionné, que les victimes doivent obtenir réparation, nous affirmons aussi que la sanction, au-delà de sa fonction pénale, doit permettre à la personne condamnée de comprendre les règles de la société, et à partir de là, de retrouver une autonomie. L’incarcération est elle la seule solution ? De nombreuses peines alternatives fondées sur la responsabilisation de l’individu et la réparation du préjudice commis existent. Pourtant elles restent peu utilisées. Dés lors, on est en droit de s’interroger : à qui profite la prison ?
Contact : journeesnationalesprison11@yahoo.fr
Lien de téléchargement en bas de la page