Fédération des Associations Réflexion-Action, Prison et Justice

Journées Nationales Prison 2005

La prison, ça n’arrive pas qu’aux autres !

Thème

Depuis leur création en 1991 par la Farapej, les journées nationales prison poursuivent un même objectif : informer et sensibiliser les citoyens à la réalité très complexe du monde carcéral pour des prisons moins déshumanisantes et plus réinsérantes.

La prison, ça n’arrive pas qu’aux autres : même si certaines catégories de population ont plus de risques que d’autres de connaître un jour la prison dans leur parcours, elle n’est pourtant pas l’apanage du pauvre, de l’"autre". Le discours sécuritaire actuel et les exemples médiatiques font accroître le sentiment d’insécurité, et donnent de ce fait un visage biaisé des populations incarcérées. En effet, les prisons ne concentrent pas uniquement de grands délinquants. Tout un chacun peut, à un moment ou un autre de sa vie, avoir à connaître la prison de l’intérieur : qu’il s’agisse de sa propre incarcération ou de celle d’un proche.

La prison nous concerne tous : elle peut intervenir dans les parcours individuels, mais elle est également partie intégrante de la société. Quelle justice souhaite-t-on voir s’appliquer dans notre pays ? Les évolutions législatives de ces dernières années s’orientent vers un renforcement de la répression au détriment de la réinsertion. Elle sanctionne de plus en plus sévèrement, alors qu’il est prouvé que de lourdes peines de prison n’ont aucun effet sur le retour dans la société. Le débat actuel sur la loi relative au traitement de la récidive des infractions pénales en est un exemple.

Les prisons sont le reflet de notre société : il est indispensable d’en connaître la réalité et les conséquences sur les personnes, d’où l’importance de ces 12èmes Journées nationales Prison dans toute la France.

La prison, ça n’arrive pas qu’aux autres !

Un de vos enfants peut se laisser entraîner dans la drogue et ses dérives. Vous pouvez avoir noué une relation d’amitié avec un étranger en situation irrégulière, incarcéré pour ce motif. Vous-même pouvez, en conduisant sous l’emprise de l’alcool ou de médicaments, ou même en téléphonant, avoir causé un accident mortel. Dans le cadre de votre profession (enseignant, architecte, entrepreneur…) ou de votre engagement municipal, votre responsabilité peut être engagée sans que vous soyez directement l’agent du délit. Lorsque vous vous y attendez le moins, un coup de sang peut suffire à vous faire commettre le délit (le crime ?) qui vous enverra derrière les barreaux.

Désormais pour vous et pour les vôtres rien ne sera plus comme avant. Garde à vue, premiers interrogatoires, mandat de dépôt : la porte de la prison s’est refermée sur vous.

Au greffe vous êtes "écroué" avec le numéro qui vous servira désormais d’iden-tité. Puis humiliation suprême, vous devez vous déshabiller intégralement pour la fouille. Si vous êtes venu avec votre petite valise, bien peu de choses vous seront laissées lorsque, muni de votre "paquetage" (draps, couverture, assiette et couverts), la porte de la "cellule arrivants" se refermera sur vous.

Quelques jours plus tard, enfermé avec 2 codétenus dans une cellule de 9 m², vous aurez pris le rythme - lever, repas, promenade - seuls repères du temps qui ne passe pas. Vous voilà en pays étranger. Les bruits, les odeurs, le langage (l’argot maison) ne sont pas ceux du dehors. Vous avez perdu tous vos repères. Jour après jour, vous faites l’expérience de votre totale dépendance, vis-à-vis de la justice et de ses magistrats, des personnels pénitentiaires (pour 100 détenus, 40 surveillants et seulement 1 travailleur social). Vous préparez votre défense en pensant à ceux dont vous êtes coupés (femme, enfants, collègues), vous attendez les parloirs avec anxiété : parloir familles, parloir avocat. Avant même d’être jugé, vous êtes exclu de la société.

Quel que soit le motif de votre incarcération et même si vous bénéficiez très vite d’un non-lieu, même si vous êtes acquitté lors du procès, quelle que soit la durée de la détention, vous serez, vous-même et votre entourage, définitivement marqués.

La prison ça n’arrive pas qu’aux autres. Faudra-t-il que vous y alliez pour vous sentir concerné ?

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