Fédération des Associations Réflexion-Action, Prison et Justice

Projet pilote

À quoi pourrait ressembler une maison de détention ?

La FARAPEJ a joint ses connaissances de la prison aux compétences en architecture de Mélanie Bouteille pour concevoir un prototype de maison de détention. Ce projet expérimental est un support visuel pour montrer que passer de la prison traditionnelle à la maison de détention est possible. Il se réfère notamment au modèle des Fermes Emmaüs qui réunissent les trois piliers de RESCALED (la petite taille, la spécialisation et l’intégration locale).

Cet exemple théorique de maison de détention est conçu pour accueillir 26 résidents en fin de peine dans le cadre du placement à l’extérieur. A la différence des Fermes, son implantation se fait dans un contexte urbain pour favoriser l’intégration locale. Le site, une ancienne piscine extérieure, a été choisi pour son emplacement au cœur de la région parisienne, à proximité des transports en communs. Cela permet à la fois de limiter l’étalement urbain et de donner une nouvelle vie à un site à l’abandon. Les bâtiments existants sur le site, vétustes et inadaptés au projet, ne sont pas réutilisés.

La maison de détention doit permettre un accompagnement global. Le personnel n’a pas une fonction de surveillance mais d’encadrement. Ainsi, la gestion de l’établissement s’appuie sur le contact entre les résidents et le personnel selon les principes de la sécurité dynamique, et non sur des dispositifs matériels comme de hauts murs ou l’enfermement en cellule. L’organisation de la vie en collectivité permet aux résidents de retrouver de l’autonomie et une vie sociale en partageant des repas et des activités. Afin de garder de l’intimité, chacun possède la clé de sa chambre individuelle, et peut l’investir comme il le souhaite. La possibilité pour les résidents de recevoir leurs proches au sein de la maison de détention, notamment dans des espaces dédiés, favorise le maintien des liens familiaux.

vue d’ensemble

De plus, les résidents peuvent bénéficier d’un travail rémunérateur leur permettant d’acquérir des compétences professionnelles dans divers domaines : le maraîchage (dans les jardins du projet), la pisciculture et l’aquaponie (dans les anciens bassins de baignade reconverti en bassins de pisciculture) la boulangerie/pâtisserie, les métiers de barista et torréfacteur (avec l’Université du café) et la réparation d’objets.

Certains espaces de la maison de détention sont accessibles au public : une ressourcerie, une boulangerie et un centre médical. Ces équipements, qui jouent le rôle d’interface entre la détention et la ville, ont été choisis en lien avec les besoins du quartier. Ainsi, la maison de détention permet aux résidents de se réintégrer progressivement dans la société, tout en apportant de nouvelles ressources au quartier et en créant de la mixité sociale.

Cet exemple concret est adapté au site choisi et n’est pas transposable en tant que tel à un autre site ou un autre territoire. Chaque projet de maison de détention doit s’adapter à son territoire d’implantation, en termes de conception architecturale, de programmation d’usages (formations, travail, équipements publics) et des besoins des personnes accueillies.

vue en coupe


Le projet RESCALED


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