La pandémie de Covid-19 que connaît notre pays touche de plein fouet nos prisons. S’ajoutant à la surpopulation carcérale chronique, elle rend la vie des personnes détenues encore plus difficile : celles-ci vivent une situation de confinement exceptionnel dans le confinement qui est leur condition habituelle.
Les visiteurs de prison n’ont plus accès aux parloirs. Les activités socio-culturelles et d’enseignement, le sport en salle, les cultes et la formation professionnelle sont suspendus. L’accès au travail, d’abord conditionné à l’application de précautions sanitaires, est maintenant interrompu. Après avoir été fortement limitées, les visites aux parloirs, parloirs familiaux et unités de vie familiale ont été, elles aussi, suspendues.
La tension provoquée par les mesures de confinement au sein des établissements et le sous-effectif des personnels pénitentiaires occasionné par la pandémie rendent plus difficile, en retour, la vie quotidienne des personnes détenues. Les uns et les autres, personnes incarcérées et membres du personnel, doivent gérer l’anxiété d’un confinement collectif dans un espace réduit et, dans beaucoup de cas, surpeuplé.
Toutes les associations, membres de la FARAPEJ, expriment leur solidarité à ceux qui souffrent de cette situation, les personnes détenues et leurs proches, comme les personnels pénitentiaires et leurs familles.
La FARAPEJ reconnaît des mesures prises par le gouvernement en faveur des personnes détenues : un abondement à leur compte téléphonique afin de maintenir les liens familiaux, la gratuité de la télévision afin d’atténuer l’effet de la suppression des activités, ainsi qu’un accroissement de l’aide aux plus démunis afin de pallier l’impossibilité de travailler.
La FARAPEJ s’associe aux organisations qui demandent des mesures d’urgence pour réduire significativement la population carcérale, au-delà de la recommandation faite aux juges de différer la mise en application de courtes peines d’emprisonnement. Elle approuve les mesures qui sont prises pour faire sortir de prison des personnes condamnées à de courtes peines ou en fin de peine.
La situation d’entassement dans les prisons, avec, dans les maisons d’arrêt, un nombre important de détenus dormant sur des matelas au sol, additionné au stress de l’épidémie et au manque cruel d’activité est génératrice de tensions pouvant facilement virer à la violence.
La FARAPEJ et les associations du réseau signataires demandent, pendant la période de confinement :
Si la crise que nous traversons est préoccupante pour la société civile, elle l’est bien plus encore dans nos prisons où la surpopulation carcérale et les conditions inhumaines et dégradantes relevées dans l’arrêt récent de la CEDH aggravent considérablement le risque sanitaire de cette population dont l’État a la responsabilité. C’est pourquoi, nous souhaitons vivement que les mesures prises aujourd’hui dans le but de réduire aujourd’hui la surpopulation carcérale se prolongent au-delà de la crise et aboutissent enfin à la mise en place d’une incarcération respectueuse de la dignité humaine.
Signataires : ACTIF, ANVP, Auxilia, CASP, CLIP, Companio, Courrier de Bovet, ECTI, Entraide et Solidarités, FARAPEJ, le MAS, Permis de Construire.
Contacts presse :
- FARAPEJ : 01.55.25.23.75 ou 06.86.95.69.54, farapej@farapej.fr.
- ANVP : 01.55.33.51.25, laurence.fayet@anvp.org.